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  • Eddy Berty: Hier à l’arrière, aujourd’hui au devant !

    Par Alix Fetué - 16/02/2011

    Choriste réputée, la jeune chanteuse vient de sortir son premier album solo. Album présenté à la presse ce mardi 15 février à Douala

     

    Une minute de silence. C’est par cet acte de cœur qu’Eddy Berty a tenue à ouvrir la conférence de presse qu’elle a donnée ce mardi 15 février 2011 au Cabaret H à Akwa, Douala. Une minute de silence en la mémoire de tous les artistes disparus et qui ont, de près ou de loin, contribué à la réalisation de son album, le tout premier de sa carrière. L’album est en effet la résultante de treize années passées à chanter aux côtés des autres, moins encore, derrière eux. Eddy Berty a fait ses armes aux chœurs, tant des grands que des plus grands. Elle accompagne entre autres Manu Dibango lors de ses passages au Cameroun, Ekambi Brillant, Henry Njoh, Nono Flavie, pour ne citer que quelques uns et avoir une idée de la réputation qui est sienne.

     

     

    © Journalducameroun.com
    Pochette de l'album TUWE

    Le temps d’apprendre
    Dans les rues de Douala, vous l’apercevrez toujours avec sa guitare au dos, et pourtant on ne sait pas trop à quel moment elle la joue. Mais Essombi Dissake Berthe de son vrai nom a pris le temps d’apprendre et de grandir. Sous l’aille entre autres de Jimmy Eitel à l’orchestre national, la jeune femme perfectionne son chant, sa technique et au fil de nombreuses scènes, titille diverses influences musicales. De ces influences, elle en a fait « Mon Jazz à moi », son propre style. Un style qu’elle travaille depuis trois ans en compagnie de son groupe, le Mouayé zik, et que l’on retrouve dans cet album. « Tuwé », ainsi se nomme-t-il. Douze titres à travers lesquels la chanteuse expose sa vision de la musique et surtout les maux qui minent la société camerounaise. L’opus s’ouvre sur « J’attendrai », un appel à la prudence face à la dévastatrice pandémie du Sida. S’enchainent « Tuwé », la pauvreté, « Jesus is my life » pour glorifier et remercier Dieu « qui me procure tant de bonheur dans ma vie » confie-t-elle, mais aussi « Ewandè », « Nen lambo », « Identité pour tous », « Onguèlè timba » qu’elle a d’ailleurs servie en live aux journalistes lors de la conférence de presse. Dans cette chanson dédiée aux frères de la diaspora, « je leur demande de songer à retourner au pays, eux qui passent le temps à nous envoyer leurs photos à la Tour Eifel et disent que c’est trop dur là bas. Qu’ils rentrent donc au pays», déclare avec ironie ce bout de femme aux dread locks façon Bob Marley, à la voix fine et rocailleuse à la fois.
     

     


    Eddy Berthy en live à la conférence de presse

    100% camerounais
    Pour ce premier projet discographique, Eddy s’est entouré des artistes de sa génération. « La nouvelle vague qui est entrain de redonner du souffle à la musique camerounaise » pour parler comme le manager Bob Ndedi. Arthur Manga, Haoussa Drums, Alain Oyono entre autres. L’album est sorti chez New World production, une structure présente au Cameroun depuis cinq ans et qui a eu le temps de suivre le parcours de plusieurs jeunes talents dont Eddy Berty. Un plan de suivi de l’artiste a déjà été établi sur les cinq prochaines années a laissé entendre le manager, et un plan de promo sera lancé dès ce vendredi 18 février sur tout le Cameroun. Voila qui peut donner de l’espoir à cet album qui somme toute est promu à un bel avenir.

     


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  • Interview de Gaby COMPS, professeure à l’IATA de Namur en Belgique Par Mathurin Petsoko - 19/01/2011 «Au Cameroun, nos élèves ont appris à se débrouiller. Ils ont vu qu’avec peu de moyens, on arrive à faire quelque chose» Mme Comps, qu’est-ce que vous avez exactement fait au Cameroun tout au long de la 2e édition du FIFMI qui s’est tenue du 8 au 12 janvier 2011? En fait j’étais dans l’atelier de sérigraphie. Philippe Van RAVINSTYN est sérigraphe professionnel, moi je suis venue ici accessoirement, c’est-à-dire que je donne plutôt de la sérigraphie artistique. Donc c’est faire des recherches graphiques et la sérigraphie est une création technique comme toute autre pour arriver à une création artistique. Donc on est assez complémentaire Philippe et moi. Qu’est-ce que vous avez apporté aux jeunes camerounais ? Ce qui m’a impressionné, c’est d’abord cette confiance en soi, c’est voir que tout le monde a un potentiel et ce n’est pas dépendant d’une technique bien sûr, on est venu avec une technique, mais vous voyez, le premier jour où on a fait le stage, on leur a montré comment on imprimait. On avait pré imprimé des choses et on leur a montré comment ça se passait. Je leur ai dis, maintenant vous allez non plus imprimer quelque chose qu’on a fait, mais vous allez imprimer quelque chose qui vient de vous. Le festival porte sur le thème de la musique, mais pourquoi pas vous, montrez pour vous ce que représente l’image de la musique et dont chacun qui assistait à ce stage, qu’il soit dessinateur, monteur ou acteur. Ils ont un peu eu l’angoisse de la feuille blanche pendant quelques minutes et puis ils se sont pris au jeu et si vous voyez tous les t-shirts imprimés avec leurs dessins, ils sont très fiers. Et pour moi, apporter une technique aux jeunes camerounais, mais donner aussi une confiance, pour moi je trouve ça très très important. Comment est-ce que vous avez trouvé le niveau des jeunes apprenants? Il y avait tous les univers. Il y avait ici deux artistes confirmés, et vraiment j’étais très impressionnée par leur façon de faire. Il y avait des artistes un peu amateurs, des étudiants de l’Université qui sont dans un club d’arts plastiques, et puis il y avait aussi d’autres personnes. Donc il y avait des personnes des niveaux différents, mais l’important c’était qu’ils y ont mis leur cœur. Je leur ai demandé de corriger un certain nombre de choses et ils ont vraiment pris la peine de corriger pour améliorer leur propre travail et je suis très contente de l’expérience. Gabrielle COMPS à Ngaoundéré A la fin du festival vous avez eu le sentiment d’une mission bien accomplie? Oui, presque ! J’ai un petit regret c’est qu’en 2009, j’avais rencontré Arice Siapi, j’avais fait un travail avec des étudiants sur le Festival International du Film Francophone (FIF) de Namur, j’avais réalisé des sacs faits avec de la bâche recyclée avec un dessin et avec des ceintures de sécurité des véhicules. Arice Siapi a vu ça et elle a dit c’est magnifique, il faut le faire ici. Et donc, j’aurai aimé que les élèves travaillent, mais ils n’ont pas de bâches plastiques ici mais ils ont des sacs de riz. Donc, j’avais pris, mais malheureusement, il y a eu des problèmes techniques. Pas de machines à coudre, voilà, c’est comme ça. Chez nous, ce n’est pas la même chose. On est organisé, tout est prévu. Ici, on m’avait dit ne t’étonnes pas si tu n’arrives pas au résultat. Mais ce n’est pas ça l’important, l’important c’est le contact, c’est la rencontre, c’est l’échange et donc moi je suis quand même très contente parce que tout le monde est arrivé à quelque chose, à avoir imprimé son propre graphisme sur son t-shirt et voilà, ça c’est très important. Donc je suis très importante. D’autres difficultés? Ce qui est dommage aussi c’est que Air France nous a mis les bâtons dans les roues. On allait venir avec notre encre pour imprimer sur place avec nos bâches plastiques, on a dû rentrer la fiche technique à Air France et ils nous ont dit, pas question de mettre ça dans la soute parce que c’est un produit chimique. Pourtant c’est ininflammable, ce n’est absolument pas dangereux, mais c’était étiqueté produit chimique, qu’on aurait dû transporter ça par cargo. Heureusement à Douala, on a eu des contacts, un imprimeur nous a vendu deux petites boites, donc on a pu faire avec les moyens de bord. Mais ce qui est très intéressant aussi c’est que nos élèves ont vu qu’avec peu de moyens, on arrive à faire quelque chose. Ils vont revenir en Belgique grandis de cette expérience. Parlant justement de vos étudiants, qu’est-ce qu’ils ont appris de plus ici? Ils ont appris à se débrouiller. Voyez, nous pour nettoyer un cadre, on a un karcher qui est un tuyau d’eau avec une forte pression. Ici on n’a pas tout cela. Donc c’est de l’eau et des bras pour le nettoyer. Donc ils ont vu qu’on prend le temps et on le nettoie. Les élèves ont dû s’occuper des stagiaires et ils ont appris l’autonomie. C’est très important. C’est dans les objectifs de notre école en 7e année. Et ici, ils ont gravi plusieurs marches pour arriver à l’autonomie.

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  • Prostitution: Une filière camerounaise découverte en France

    Par Idriss Linge - 14/02/2011

    La principale suspecte a été épinglée en raison de transferts de fonds très élevés vers le Cameroun

     

    Un réseau qui implique des camerounais
    Des femmes originaires du Cameroun ont été mises en examens en France pour participation présumée à un réseau de prostitution. Selon des médias français, Ce sont les services fiscaux qui, après avoir constaté des virements de fonds particulièrement élevés en direction du Cameroun, ont alerté les autorités. Plusieurs de ces personnes n’étaient enregistrées nulle part comme travailleurs et pourtant faisaient des dépôts de 30 000 euros dans leurs comptes en banque. L'enquête qui a été diligentée par les policiers du département de Chalon-sur-Saône a finalement permis de démanteler un important réseau de prostitution. On apprend aussi, que Pour «récolter les fonds» deux appartements étaient utilisés à Chalon-sur-Saône, dont l'un près d’une gare. C'est une femme d'une cinquantaine d'années qui était à la tête du réseau, avec un homme pour complice. Le réseau agissait sur un rayon très large et qui partait de l'agglomération de Chalon-sur-Saône, mais aussi plus loin en Saône-et-Loire, avec des clients de la Communauté Creusot - Monceau et dans le sud Bourgogne. La prostitution ne constitue pas en soit un délit en France, sauf si elle est effectuée avec ou par des mineurs. Par contre le proxénétisme (entretien d’un réseau de prostitués), le racolage et le travail dissimulé sont très sévèrement punis. Les revenus des prostitués sont soumis à l’impôt, d’où le risque de poursuites pour travail dissimulé lorsqu’ils ne sont pas déclarés. C’est la raison pour laquelle le réseau camerounais devra répondre devant la justice de ces faits de proxénétisme et de complicité de travail non déclaré.
     

     

    © jsl
    Une du journal de la région

    Près de 50 millions de FCFA auraient été transférés
    Dix personnes au total ont été interpellées simultanément mardi 8 février dans plusieurs villes. Placées en garde à vue, sept d’entre elles ont ensuite été déferrées au parquet de Chalon, qui instruisait une enquête préliminaire. Trois personnes ont donc été mises hors de cause. Pour les sept autres, un contrôle judiciaire a été décidé par le juge des libertés en attendant leur comparution le 31 mars devant le tribunal correctionnel. Quatre jeunes femmes sont prévenues pour travail dissimulé concernant les faits de prostitution. Une femme d’une cinquantaine d’années, la mère d’une des jeunes prostituées, comparaîtra pour travail dissimulé ainsi que proxénétisme. Elle aurait été identifiée comme la cheville ouvrière du réseau, organisant les rendez-vous et recrutant les clients. Deux hommes d’une trentaine d’années sont eux prévenus pour proxénétisme. Ils auraient profité de l’argent gagné voire répondu aux appels téléphoniques pour prendre des rendez-vous. La majorité des prévenus est de nationalité camerounaise. Le réseau avait quand même réussi en quelques mois, à envoyer près de 80 000 euros vers le Cameroun (environ 50 millions de FCFA). Le sort de cet argent reste attendu. Ce nouveau procès pose une fois encore la question de la légitimité des fonds transférés au cameroun par les migrants. La question reste délicate et pose le problème plus général de l’accord de transferts des bénéfices qui lie la France au Cameroun.


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  • Le Gicam a un alter ego: Un nouveau mouvement patronal a vu le jour au Cameroun

    Par Dipita Tongo - 18/02/2011

    «Ecrire ensemble une nouvelle page de l’histoire du patronat», c’est sur ce thème que e-cam ambitionne d’accompagner les entreprises

     

    Est-ce une revanche ?
    Entreprise du Cameroun ne vient combattre aucune structure, cette phrase lâchée par Protais Ayangma ce jeudi matin lors de la 1ere Assemblée générale d’e-cam est révélatrice, c’est que l’ombre du Groupement interpatronal du Cameroun (Gicam) a longtemps plané avant ces assises, parce que l’essentiel des membres fondateurs de ce nouveau mouvement patronal sont démissionnaires du Gicam, c’est pourquoi en qualité de président Protais Ayangma s’est voulu clair : e-cam vient enrichir le paysage de la représentation patronale, vous avez vu les chiffres il y a environ 90 000s entreprises et les organisations qui représentent les entreprises ne totalisent pas 500 personnes. Nous pensons qu’il faut densifier la représentation des employeurs…Ce n’est pas une revanche, j’étais déjà porteur d’une vision que j’ai essayé d’expliquer, n’ayant pas eu la possibilité de mettre en pratique cette vision et, encouragé par un certains nombre de chefs d’entreprises, nous avons pensé que nous pouvons mettre sur pied une alternative aux employeurs et je pense que le pari est réussi.

     

     

    © Camereco.com
    Lancement de E-cam, le 17 février à Douala

    Les petites et moyennes entreprises et les petites et moyennes industries d’abord
    Il ya un an que e-cam a été légalisé. Pour les organisateurs, cette Assemblée générale est aussi la première prise de parole d’un groupe d’entrepreneurs qui entend donner une autre tonalité à la représentation patronale au Cameroun. Bien plus, les membres de ce regroupement estiment que la naissance d’e-cam procède de la volonté de réunir le plus grand nombre d’entreprises, relever le niveau d’encadrement des Pme/Pmi en particulier, et à rassembler les différentes composantes de l’économie camerounaise, à savoir petites et moyennes entreprises et petites et moyennes industries, les grandes entreprises privées camerounaises, les filiales de multinationales, les entreprises parapubliques, l’entrepreneuriat féminin, les entreprises de la diaspora et les organisations professionnelles sectorielle peut on lire sur la plaquette de présentation. De ce point de vue on pourrait penser que e-cam se positionne par rapport au mouvement des entrepreneurs du Cameroun (Mecam), qui reclame à ce jour environ 200 membres.

    Remodeler le patronat
    Ecrire ensemble une nouvelle page de l’histoire du patronat c’est sous ce thème qu’étaient placés les travaux de ce matin, un évènement qui a permis à la kyrielle de chefs d’entreprise invités d’avoir des échanges avec les panelistes au rang desquels se trouvaient l’économiste Babissakana, le Dr Jean Marie Momo, expert comptable. Ils ont exposé sur le thème les entreprises du Cameroun face au document de stratégie pour la croissance et pour l’emploi (Dsce) et à la vision 2035. Comme pour donner son onction à cette initiative, le gouvernement s’est fait représenter par le ministre de l’emploi et de la formation professionnelle (Minefop) et le secrétaire général du ministère du travail et de la sécurité sociale. Nous attendons beaucoup de ce regroupement parce que ce regroupement encadre le maximum d’entreprises dans notre pays. Le souhait est qu’on ait un maximum d’emplois dans ce secteur a déclaré Zacharie Perevet le Minefop. S’agissant de la mise sur pied de leur structure, les statuts de e-cam prévoient que les différents administrateurs seront élus par les membres du mouvement par voie de vote libre et démocratique, ensuite les différents membres de e-cam désigneront le commissaire aux comptes qui sera le garant de la reddition fidèle des comptes aux adhérents.

     

    Union Africaine: Obiang Nguema, un président qui ne fait pas l’unanimité

    Par Ariane Nkoma - 03/02/2011

    Porté à la tête de l’organisation pour un an, les contestations se font déjà ressentir

     

    Le président de la Guinée équatoriale, Theodoro Obiang Nguema Mbasogo, a pris lors du 16e sommet de l’Union africaine (UA), qui s’est déroulé du 30 au 31 janvier 2011 à Addis-Abeba (Ethiopie), la présidence de l'Union africaine (UA). Il remplace ainsi, et pour un an, le président malawite, Bingu Wa Mutharika, sur le fauteuil rotatif. Après avoir accepté la présidence lors de l'ouverture de la 16ème session ordinaire de l'Assemblée de l'UA, M. Mbasogo a déclaré que les signes d'instabilité constatés dans plusieurs pays africains constituent une menace pour la paix, la stabilité et la promotion des valeurs essentielles pour la cohésion au sein des pays membres de l'UA. Il s'est référé au thème du sommet « Vers une plus grande unité et une intégration par le biais de valeurs partagées » et il a observé que l'Afrique avait élaboré différents instruments pour promouvoir ces valeurs partagées.

    Theodoro Obiang Nguema, militaire de carrière, a pris le pouvoir par les armes en 1979 en renversant son oncle, le président Francisco Macias Nguema, qu’il fera fusiller. Il dirige depuis d’une main de fer la Guinée équatoriale, petit pays d’Afrique centrale d’un million d’habitants, mais troisième producteur de pétrole d’Afrique subsaharienne. «Le règne d’Obiang sur la Guinée Equatoriale se caractérise par un bilan désastreux en matière de violation des droits de l’homme et de corruption qui, de fait, incarnent l’exact opposé de ce que l’UA cherche à promouvoir sur le continent», estime Aloys Habimana, de l’organisation Human Rights Watch. L’accession de M.Obiang à la tête de l’UA enverrait «tout, sauf un signal positif», ajoute-t-il. Dans son rapport 2010, l’ONG Transparency International fait figurer la Guinée équatoriale à la 168e place sur 178 pays en matière de corruption. Selon le Sénat américain, le président Obiang et son entourage auraient détourné une part significative des revenus pétroliers du pays.

     

    © Liberation.fr
    Obiang Nguema Mbasogo ici à la tribune des nations unies

    La présidence de l’Union africaine est confiée à tour de rôle, pour un an, à l’une des cinq sous-régions du continent et le Sommet de l’UA entérine normalement le choix de la sous-région. Après l’Afrique australe en 2010, c’est au tour de l’Afrique centrale de prendre cette présidence tournante. Le président en exercice n’a qu’un rôle limité sur la destinée du continent et les décisions majeures de l’organisation se prennent lors des deux sommets annuels par les chefs d’Etat et de gouvernement. «Je n’attache pas grande important à la présidence annuelle de l’UA (...) Pour moi, c’est un peu plus qu’un poste honorifique», juge Désiré Assogbavi, officier de liaison du groupement d’ONG Oxfam auprès de l’UA. Toutefois, d’autres analystes soulignent qu’en dépit du rôle largement symbolique du président de l’UA, ce dernier incarne l’Afrique pendant 12 mois. L’organisation en est parfaitement consciente, elle qui a écarté en 2007 la candidature du président soudanais, Omar El Bechir, en raison notamment de la guerre du Darfour. Pour Rueben Lisuka, directeur de Transparency International pour la Zambie, l’UA pâtit d’un manque cruel de dirigeants dûment élus. «Il y a une pénurie de dirigeants africains crédibles. Nous devons en finir avec le mode d’élection du président en exercice de l’UA et inventer un mécanisme différent, qui permette à l’Afrique de se choisir une figure positive», estime M.Lisuka.

    Une organisation africaine de défense des droits de l’Homme a exprimé son indignation après la nomination du chef de l’Etat équato-guinéen. Le Rassemblement africain de défense des droits de l’Homme (RADDHO) a affirmé que le choix d’Obiang Nguema Mbasogo allait sérieusement porter atteinte à l’image du continent africain et que le débat prévu par l’UA sur les valeurs démocratiques allait manquer de crédibilité. La RADDHO a rappelé que l’UNESCO a été obligé de renoncer au prix offert par Obiang Nguema à cette organisation, surtout à cause de « la situation catastrophique des droits humains en Guinée équatoriale ».
    Aussi le pays ne fait pas de la place ni à la liberté de presse, ni aux organisations de la Société civile.

    Tchad: Les enfants sont toujours recrutés par les rebelles et l’armée

    Par Ariane Nkoma - 16/02/2011

    Certaines de ces recrues n'ont que 10 ans. Amnesty International tire la sonnette d’alarme

     

    Des milliers d'enfants continuent à être utilisés par les groupes rebelles mais aussi par l'armée dans l'est du Tchad et au Darfour (Soudan), souligne Amnesty International (AI) dans un rapport. « Les droits des enfants sont violés impunément de deux côtés de la frontière » tchado-soudanaise affirme le rapport sur les enfants soldats réalisé entre avril 2009 et octobre 2010. L'est du Tchad abrite des camps de réfugiés venus du Darfour, zone en guerre civile, ainsi que de Centrafrique, mais également des déplacés tchadiens, estimés globalement à 450.000 personnes. « Tous les acteurs impliqués dans le conflit à l'est du Tchad ont recruté et utilisent des enfants: L'armée nationale tchadienne (ANT) comme les groupes armés d'opposition. Des chefs communautaires de différents groupes ethniques utilisent les enfants dans des conflits violents communautaires », écrit AI. D'après l’organisation toujours, le « gouvernement tchadien a affirmé ne pas avoir de politique de recrutement d'enfants mais a admis leur présence au sein de son armée ». « Selon des chiffres des Nations unies de 2007, entre 7.000 et 10.000 personnes enfants ont pu être utilisés comme combattants ou associés aux groupes armés tchadiens ou soudanais ainsi qu'à l'armée tchadienne. Certains ont été enlevés ou recrutés par la force, d'autre ont rejoint pour venger la mort d'un proche, le vol de bétail ou simplement pour échapper à la pauvreté ou le manque d'éducation ou de travail », selon le rapport.
     

     


    Certains de ces enfants ont 10 ans, selon Amnesty

    Selon Amnesty international, environ 80% des enfants-soldats sont recrutés par des groupes rebelles et 20% par l'armée tchadienne. « Les enfants touchent entre 10.000 FCFA (15 euros) et 250.000 F CFA (380 euros) pour les recruteurs ». L'âge moyen de recrutement se situe entre 13 et 17 ans mais des jeunes de 10 ans ont été recrutés. Amnesty dénonce également «l’impunité » des responsables. « Il n'y a pas eu de poursuites pour recrutement ou utilisation d'enfants au sein de l'armée ou de groupes armés » et les responsables « bénéficient de l'impunité de leurs crimes », souligne t-il. L'organisation soutient aussi que le programme de démobilisation et de réinsertion pour les enfants enrôlés dans des forces et groupes armés, qui a été lancé en 2007 par le gouvernement tchadien avec l'aide de l'UNICEF, n'a pas eu les résultats escomptés. L'échec aurait été causé par le manque de moyens financiers, le tout aggravé par des facteurs comme l'extrême pauvreté, l'insécurité ambiante et la réticence des responsables politiques et militaires à entreprendre un processus de démobilisation. Amnesty International dit avoir interrogé plus de 40 mineurs qui décrivent la manière dont ils ont été forcés de rejoindre ces forces armées. Il est estimé dans ce rapport que jusqu'à un demi-million de personnes qui ont dû fuir leur demeure à cause des violences vit désormais dans des camps pour réfugiés ou personnes déplacées. Or, ces camps sont des lieux favorables au recrutement de mineurs, car les personnes qui s'y trouvent ont un accès restreint à l'éducation et ont peu de chance de se trouver du travail. Souvent également, ces personnes ont des proches qui sont impliqués dans les combats.

    Erwin van der Borght, directeur du programme Afrique d'Amnesty international, estime qu'il est tragique de «voir des milliers de mineurs privés de leur enfance et manipulés par des adultes qui les entraînent dans leurs guerres». «Ces atteintes scandaleuses aux droits des enfants ne peuvent pas continuer», ajoute-t-il. De toute façon, Il faut mettre un terme au recrutement et à l’utilisation d’enfants dans les conflits armés, estime l’organisation.

     


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